Combien toucherez-vous à la retraite ?

Le régime de la retraite de base couvre près de 18 millions de cotisants (70% des actifs) et 14 millions de retraités. Il y a de fortes chances pour que vous soyez concerné : tous les salariés du secteur privé, cadres et non cadres, ainsi que certains dirigeants, comme les gérants minoritaires de SARL, y sont affiliés. Le montant de pension issu de ce régime dit “de base” (par opposition aux régimes “complémentaires”) dépend de trois éléments distincts :

  • votre salaire annuel moyen (SAM)
  • le taux de liquidation
  • le rapport entre votre durée de cotisation à ce régime au cours de toute votre carrière et celle exigée pour obtenir une pension sans décote, appelée durée de “référence”.

Calcul de la retraite de base

famille marchant dans la forêt

Sachez toutefois qu’elle peut être majorée pour tenir compte de votre situation personnelle (nombre d’enfants élevés, incapacité de travail…). Et si, une fois la durée de référence atteinte, vous prolongez votre activité professionnelle au-delà de lâge légal de départ, vous pouvez même obtenir une gratification supplémentaire, appelée “surcote”.

Revenu annuel moyen

Pour le calculer, on prend en compte vos 25 meilleures années de carrière. Votre salaire annuel moyen (SAM) est égal à la moyenne des salaires bruts perçus au cours des 25 années les mieux payées de votre carrière. Celle-ci ayant peut-être connu des hauts et des bas, il ne s’agit pas forcément de vos 25 dernières années de travail.

Pour établir cette moyenne, on ne tient compte ni des années au cours desquelles votre salaire a été trop faible pour valider un trimestre d’assurance, ni des salaires perçus l’année de votre départ à la retraite. Et si vous avez travaillé moins de 25 ans ? On retient alors toutes les années au cours desquelles vous avez cotisé, à condition que vous ayez pour chacune d’elles validé au moins un trimestre. Notez que seuls les salaires sont comptabilisés par votre caisse : on n’intègre ni les indemnités versées par la Sécurité sociale en cas de maladie, ni les allocations de chômage ou de reconversion, ni les rétributions de stage en entreprise.

Seule exception, les indemnités au titre de la maternité, qui peuvent, sous condition, être retenues à hauteur de 125% de leur montant. Pour calculer cette moyenne annuelle, vos salaires ne sont toutefois pris que dans la limite du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) : si votre salaire de 2021 s’élève à 45.000 euros, il ne sera retenu qu’à hauteur de 41.136 euros (plafond annuel de la Sécurité sociale

Taux de liquidation

Il dépend de votre durée de cotisation ou de votre âge de départ en retraite. Si vous faites liquider votre pension à l’âge du taux plein (67 ans pour les générations nées après 1954), aucun problème ne se pose : votre retraite de base sera automatiquement calculée au taux de 50% (c’est le maximum légal), sans tenir compte de votre durée d’assurance. Dans le cas contraire, vous ne pourrez pas percevoir votre retraite à taux plein. Cependant des dérogations pour certains cas sont possible :

  • si vous justifiez de la durée d’assurance minimale requise tous régimes de base confondu et avez atteint l’âge légal de départ, fixé à 62 ans désormais
  • si vous êtes titulaire d’une pension d’invalidité, reconnu inapte au travail, avez été prisonnier de guerre ou réformé de l’armée pour blessure, ou encore si vous êtes considérée comme mère de famille exerçant un travail ouvrier
  • si vous bénéficiez d’un des dispositifs de mise en retraite anticipée (pénibilité, carrière longue…) prévus par la réglementation.
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Décote

Vous n’y échapperez pas si des trimestres vous manquent pour l’obtention du taux plein. Attention, si les conditions pour avoir le taux plein ne sont pas remplies, le taux de liquidation de votre retraite subit une décote. Cette décote s’applique aux trimestres manquants, c’est-à-dire ceux qui font défaut pour atteindre soit la durée d’assurance requise pour avoir le taux plein, soit l’âge du taux plein, sachant qu’entre les deux solutions on retient toujours celle qui est la plus avantageuse pour vous.

Par exemple, si vous êtes né en 1956 et prenez votre retraite cette année à 62 ans, avec 160 trimestres, il vous manque 20 trimestres pour atteindre 67 ans – l’âge du taux plein de votre génération – mais seulement 6 trimestres pour atteindre les 166 trimestres qui sont requis. Votre décote (1,25% par trimestre) sera donc calculée sur la base de 6 trimestres, ce qui est le cas le plus favorable pour vous. Elle sera égale à 7,5% (6 x 1,25%), applicable sur le montant de votre pension (ce qui donne un taux de liquidation de 46,25%, au lieu de 50%).

Surcote

1,25% de pension de base en plus par trimestre travaillé au-delà de l’âge légal de départ. Travailler après l’âge légal de départ ? Quand on a déjà le nombre de trimestres voulu pour le taux plein, cela permet de doper le montant de sa pension. Exemple : vous êtes né en 1954 et totalisez les 165 trimestres nécessaires au taux plein, alors on vous attribuera une surcote si vous travaillez après 62 ans.

Cette surcote est de 1,25% par trimestre. Si votre retraite de base est de 10.000 euros par an, une année de travail supplémentaire vous rapportera 500 euros de retraite de base de plus par an (1,25% × 4 × 10.000 euros). Vous obtiendrez donc 1.000 euros supplémentaires pour deux ans de travail en plus… Autres avantages, encore plus importants, liés au recul de votre départ : vous évitez la pénalité de 10% mise en place depuis 2019 sur votre complémentaire Agirc-Arrco, voire décrochez un bonus et continuez à acquérir des points auprès de ce régime, améliorant du même coup la pension qu’il vous versera.

Durée d'assurance

Son calcul se base sur votre rémunération, pas sur les journées de travail. Votre durée d’assurance au régime de base des salariés se mesure en fonction du nombre de trimestres que vous avez cotisés durant votre vie active, ce qui paraît logique.

Toutefois, ces trimestres ne sont pas pris en compte de date à date (de façon à totaliser 90 jours), comme on pourrait le penser, mais en fonction des montants de cotisations payés. Afin de favoriser les salariés faiblement rémunérés, cette règle de calcul a été assouplie depuis 2014 : pour valider un trimestre, il suffit aujourd’hui d’avoir cotisé sur la base de 150 fois le smic horaire en vigueur (contre 200 fois le Smic horaire avant 2014).

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Maternité, maladie, service militaire

Ils vous font bénéficier de trimestres supplémentaires. Bien que non cotisés, certains trimestres peuvent s’ajouter à votre durée d’assurance. S’agissant de la maternité, alors que jusqu’à la fin de l’année 2013, seul le trimestre de l’accouchement était validé, depuis lors, chaque période de congé maternité (ou de repos d’adoption, cas visant aussi les hommes) supérieur à 90 jours vous rapporte 1 trimestre.

Cela n’engendre strictement aucun changement pour les deux premiers enfants nés, puisque la durée du congé maternité est à chaque fois de 112 jours, mais au troisième enfant (182 jours de congé), les femmes gagneront 1 trimestre de plus, et celles ayant eu des jumeaux (238 jours de congé) ou des triplés (322 jours de congé) obtiendront respectivement 2 et 3 trimestres d’assurance supplémentaires.

Autre situation spécifique : en cas de maladie, d’invalidité ou d’accident du travail, vous engrangez 1 trimestre pour chaque arrêt d’activité professionnelle de 60 jours consécutifs. Enfin, il y a le service militaire : chaque période de 90 jours passés sous les drapeaux valide 1 trimestre d’assurance (à condition d’avoir été assuré social avant ou après les périodes à valider). Dans tous les cas, sachez que ces trimestres ne sont ajoutés que s’ils vous sont nécessaires pour valider vos 4 trimestres de l’année.

Situation de famille

Chaque enfant né ou adopté majore votre durée d’assurance de 8 trimestres. Vous pouvez bénéficier de trimestres supplémentaires si vous avez eu des enfants. Ces trimestres s’ajoutent à ceux déjà validés pour calculer votre durée d’assurance, et vont donc vous permettre de toucher plus rapidement votre but, c’est-à-dire de partir en retraite plus tôt et avec une meilleure pension. En pratique, pour les enfants nés ou adoptés avant le 1er janvier 2010, les mères bénéficient ainsi d’une majoration de durée d’assurance de 8 trimestres par enfant (soit 16 trimestres pour deux enfants, 24 trimestres pour trois, etc.).

Pour les enfants nés ou adoptés depuis le 1er janvier les mères ont droit à 4 trimestres par enfant (au titre de la maternité). S’y ajoutent 4 trimestres (au titre de l’éducation ou de l’accueil d’un enfant adopté), sachant que les parents peuvent décider de se les partager, par exemple la moitié chacun, ou la totalité à l’un des deux, ce qui peut contribuer à largement doper la retraite du couple si celui qui les reçoit gagne beaucoup plus d’argent que l’autre et que les trimestres empochés lui permettent d’éviter une décote sur ses pensions. Attention : si les parents n’ont pas fait connaître leur choix à leur caisse de retraite dans les 6 mois qui suivent le quatrième anniversaire de l’enfant, ces 4 trimestres sont attribués d’office à la mère.

Congé parental d'éducation

Votre arrêt de travail sera comptabilisé dans certains cas. Les pères et les mères ayant pris un congé parental d’éducation (2 ans au plus par parent à partir du deuxième enfant) peuvent prétendre à une majoration de durée d’assurance égale à la durée du congé. Cette majoration n’est toutefois pas cumulable avec celles accordées au titre de la maternité, de l’adoption ou de l’éducation.

Ainsi, si vous avez pris un congé parental de trois ans (durée légale avant le 1er janvier 2015), on vous accordera cette majoration de 12 trimestres, mais pas les 8 trimestres pour enfant né ou adopté (vous obtiendrez automatiquement la majoration la plus avantageuse pour vous). Autre majoration de durée, celle accordée aux parents d’un enfant handicapé, ainsi qu’à toute personne s’occupant d’un proche handicapé : elle est égale à 1 trimestre par période d’éducation (ou d’aide) de 10 trimestres, continue ou pas, plafonnée à 8 trimestres.

Durée de référence

Il vous faut l’atteindre pour prétendre à une retraite de base complète. Dernier paramètre essentiel de la formule de calcul de votre pension de retraite de base : la durée d’assurance de “référence”.

C’est la durée de cotisation que les experts en statistiques considèrent comme normale pour toucher une pension complète, dite “non proratisée” (pour les assurés nés à partir de 1948, la durée de référence est identique à celle requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein, par exemple, de 172 trimestres pour les générations nées à partir de 1973). Concrètement, si votre durée d’assurance au régime général des salariés est inférieure à cette durée de référence, votre retraite issue de la Sécu sera calculée en fonction du nombre de trimestres validés au régime général des salariés, sans tenir aucun compte des autres régimes auxquels vous auriez pu cotiser par ailleurs.

Bonification

Les pères et mères de famille nombreuse ont droit à 10% de pension supplémentaire. Si vous avez eu au moins trois enfants (ou si vous en avez élevé au moins trois pendant 9 ans avant leur seizième anniversaire), le montant de votre pension de retraite de base sera automatiquement majoré de 10%.

Cette disposition vous permet de ne pas être lésé si vous avez passé du temps à élever ou à éduquer les enfants d’un nouveau conjoint ou d’un concubin, par exemple. Elle est accordée au père comme à la mère. Les deux parents peuvent en bénéficier s’ils ont été affiliés au régime général des salariés ou dans tout autre régime vieillesse prévoyant cette majoration (celui des artisans et des commerçants notamment).

A noter qu’elle est cumulable avec le dispositif de majoration de durée d’assurance pour enfants. En revanche, depuis la réforme des retraites de 2014, elle est intégrée aux revenus imposables du retraité (elle était auparavant exonérée d’impôts).

N’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations, je pourrai vous aider à mettre en place une assurance vie adaptée à votre projet.

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Arnaud Bourgeault 

Dirigeant d'Olea Patrimoine